La cuisine indienne |
La cuisine indienne occupe une place de choix dans le palmarès des gastronomies du monde les plus colorées. Avec le jaune éclatant d'une sauce au curry, le blanc immaculé d'un riz basmati, le rouge cramoisi d'un poulet tandoori auxquels s'ajoutent les couleurs des épices...
Le premier mot culinaire qui fait référence à l'Inde est un terme employé à tort au singulier car il en existe de nombreuses variantes : le curry. A l'origine, la poudre de " cari " est obtenue par un mélange d'épices et d'aromates, avec des ajouts de fruits secs, de lait de coco (ou de yaourt pour une version plus légère) dans lesquels viandes, poissons, crustacés et légumes mijotent doucement. Autres plats caractéristiques, les tandoori traditionnellement confectionnés là-bas dans un four appelé tandoor : les aliments y cuisent après avoir marinés dans un mélange d'épices et de yaourt, ce qui leur donne une couleur cramoisie. |
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Dans le commerce, on
trouve ces préparations
sous forme de pâtes (à tandoori ou à curry), de
sauces ou mélanges d'épices prêts à
l'emploi. Suivez la notice explicative, mais n'hésitez pas
à laisser libre cours à votre imagination en ajoutant,
selon votre inspiration, une ou deux épices de votre choix et
quelques amandes ou noix de cajou. Les saveurs
dégagées donneront un parfum indien à votre
assiette. Sachez aussi que quelques cubes de blancs de poulet "
tandoori " illumineront une salade verte, feront de l'effet (sur pique)
à l'apéritif ou |
La cardamome (et non cardamone !) imprègne la cuisine indienne de sa saveur corsée très particulière. C'est la verte, à l'arôme camphré que les Indiens utilisent le plus. Elle se retrouve, en poudre, dans certains mélanges d'épices, comme le garam masala (pour viandes et volailles), mais elle parfume aussi le riz, les plats de viandes et certains desserts. Quelques grains suffisent, tant leur goût est puissant. Utilisez-la avec parcimonie et veillez à ôter les grains avant de servir le plat pour que vos convives ne les croquent pas, sinon surprise garantie. Dans les restaurants indiens, l'usage de la cardamome dans le thé ou le café surprend toujours et ne plaît pas forcément ! C'est réalisable chez soi avec un café allongé ou du thé vert ou noir et de la cardamome verte, dont on fait infuser les graines contenues dans la gousse. |
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Rois des desserts, la pistache
et le safran dominent par leur présence, mais il faut
reconnaître que c'est plus souvent pour donner de jolies couleurs
que pour leur goût néanmoins subtil ! Si vous avez du mal
à trouver des pistaches décortiquées non
salées (essentiellement disponibles dans les magasins indiens ou
orientaux), dessalez-les en les ébouillantant quelques minutes.
Retirez soigneusement la peau et séchez-les sur du papier
absorbant ou à four doux, c'est plus rapide. Utilisez
plutôt des filaments de safran, plus parfumés mais aussi
plus chers ; sinon des dosettes classiques. Grande spécialité indienne, le kulfi est une glace à la pistache dont raffolaient les maharajahs. En version simplifiée, parsemez une boule de glace à la vanille de quelques pistaches natures broyées, ou mélangez carrément le tout pour réaliser de jolies incrustations. Quelques pétales de roses séchés agrémenteront ce dessert d'une note délicate et parfumée !
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Autre délice
confectionné à partir de farine de riz, parfumé
avec une infusion de safran ou de cardamome : la crème de riz au
lait. Un simple riz au lait préparé avec du riz rond et
infusé au safran fera aussi bien l'affaire. Pour rester dans
l'ambiance, pensez aussi à la glace à la noix de coco, ou
à une mangue fraîche coupée en cubes ou
préparée en salade avec quelques fruits secs. Terminez le repas avec un thé, en prenant soin de le diluer dans une grande quantité de lait sucré. C'est ainsi qu'on l'apprécie là-bas ! Et pour terminer, comme au restaurant, mettez à disposition de vos convives, en fin de repas, une petite coupelle de ce joli mélange coloré fait de billes de sucre et de graines de cumin, fenouil, etc. Disponible dans les épiceries fines, ce mélange facilite la digestion. Vous pouvez le remplacer en proposant quelques graines d'anis à croquer. Elles feront le même effet ! |
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L'Inde offre le fameux plat de riz, garni de morceaux de viandes épicées, de légumes (souvent des petits pois), de noix de cajou..., idéal pour les grandes tablées : le biryani. Autre plat traditionnel complet, le dal. Les végétariens y trouvent les protéines dont ils ont besoin. Ce ragoût de lentilles aux épices et aux aromates peut être très rapide et facile à réaliser avec des lentilles ne nécessitant pas de trempage. Dans le même esprit, tentez la simple poêlée d'aubergines, chou, épinards, haricots verts, poivron, carottes, poireaux et pommes de terre... relevée d'épices, éventuellement de noix de coco râpée. Les plus expertes pourront se lancer dans la fabrication de petits chaussons farcis aux légumes, et frits, les samossas, avec la pâte à raviolis chinois toute prête, disponible aux rayons " produits d'Asie ". Idem pour les dosa, des crêpes de farine de riz farcies de purée épicée de pommes de terre et d'oignons. |
Mais rien n'empêche de les remplacer par des galettes bretonnes ou des feuilles de brick à frire. Impossible d'évoquer la cuisine indienne sans parler du naan, sorte de galette de pain levé nature ou fourrée au fromage. Il peut se remplacer par les pitas ou pains libanais à tiédir au micro-ondes ou à la vapeur. N'hésitez pas à manger avec les mains - c'est la coutume là-bas - en faisant des boulettes avec le riz ou en prélevant des bouchées à l'aide d'un morceau de pain : En Inde, le chappati porte d'ailleurs le surnom de " troisième main " ! Si, cependant, vous trouvez le riz et le pain trop lourds, remplacez-les par une garniture de légumes ou une salade verte |
L'usage des épices étant en Inde une véritable science, des règles - presque des lois - président à leur utilisation, de façon innée :
- certaines épices fortes comme le curcuma, la coriandre, le cumin, le poivre, ne figurent jamais dans les desserts, même dans les sucreries épicées ; en revanche, certaines épices souvent utilisées pour les desserts comme la cannelle, la cardamome, le safran, figurent fréquemment dans les mets salés.
- de nombreuses épices demandent à être grillées avant leur utilisation, sur feu doux.
- pour la préparation de nombreux plats, on ajoute les ingrédients au mélange d'épices ; pour d'autres comme les dals ou autres préparations de légumes, on n'introduit les épices qu'en fin de cuisson, cela semble simple, mais c'est une question délicate à maîtriser.
Les différentes façons
d'employer les épices concernent surtout la cuisine du nord et
la cuisine du sud :
- dans le nord, les sauces étant
peu abondantes, voire absentes, il est courant pour pallier
l'âpreté de certaines épices, de les faire d'abord
cuire dans du ghi, avant d'introduire les aliments à cuire.
- dans le sud au contraire, le riz, base
essentielle de l'alimentation, réclame des sauces plus ou moins
liquides, et l'on préfère les pâtes ou massalas
humides, se mêlant mieux aux préparations.
- On dit qu'à la
dégustation, si les épices sont granuleuses ou
râclent la gorge, c'est que leur cuisson n'a pas
été assez bien menée ou n'a pas été
assez longue.
- Lorsqu'un plat demande des épices sèches conjointement aux épices fraîches, il est sage de na pas tout mettre ensemble, les épices sèches d'abord, ensuite les piments frais s'il y en a, enfin les herbes comme touche finale.
- Le secret et la réussite d'un plat réside en fait non pas dans la composition, laquelle peut dépendre d'une région, d'une habitude, d'un choix, mais dans "l'absorption" des épices. A la dégustation, la saveur doit être sans âcreté bien sûr, mais également sans dominante agressive d'une épice sur l'autre.
Alu |
pomme de terre. |
Âm ou Âmra |
mangue, se consomme en légume lorsqu'elle n'est pas mûre, ou se met en morceaux dans les ragoûts de viande ; elle est longue à cuire ; on en fait de chatnis; mûre, elle se sert en dessert. |
Âmra Peara |
goyave |
Anacarde |
noix de l'anacardier possédant une amande blanche et douce, dite noix de cajou ou châtaigne d'acajou. |
Bhelpuri |
puri recouvert de légumes divers (lentilles, pois chiches, etc.) de fines herbes, de chatni, servi en amuse-gueule. On en vend sur les plages de Bombay. |
Cha |
thé ; les Indiens de l'extrême-nord du pays le préparent comme les Russes, dans un samovar. |
Cachumbar |
légumes crus hachés, souvent avec ajout d'herbes fraîches. |
Canard de Bombay |
poisson effilé de la mer d'Oman, mince et plein d'arêtes ; se sèche et se sert frit ou mariné, en curry ; son odeur forte ne plaît pas à tous. |
Carala |
sorte de concombre amer, existant en deux tailles distinctes, soit de 10 à 20 cm, soit de 3 à 4 cm ; il possède de grosses graines dures qu'on laisse pour le cuisiner. |
Citron |
en Inde il s'agit surtout d'une variété de citron vert légèrement amer. |
Courges |
elles sont parfois blanchies puis mises au sel, pour accompagner certaines préparations. |
Dahi |
yoghourt |
Dam |
cuisson spéciale à la vapeur, dans un pot bien hermétique. |
Degghi |
casserole en cuivre, sans anse et sans manche. |
Do Pyazza |
nom générique des plats cuits avec des oignons. |
Figue |
verte, elle entre dans les plats en sauce. |
Ghi |
beurre de lait de buflonne clarifié par cuisson longue. |
Ghosh |
agneau. |
Halva |
préparation sucrée, à base de lait, de légumes (carottes, courges) ou de fruits, longuement cuite jusqu'à consistance de purée épaisse ; elle n'est pratiquement jamais "maison" mais s'achète chez les patissiers- confiseurs spécialisés, les Halaï, travaillant de père en fils. |
Huiles |
en Inde, notamment au sud, plusieurs huiles sont utilisées en cuisine huile d'arachide (appelée pistache de terre ou noix de terre), huile de gingil (sésame), huile de noix de coco. |
Jalebi |
beignet fait d'un mélange de farine de blé et d'amidon de riz, et de yoghourt, la pâte étant dressée dans une sorte de presse ou poche à douilles, en spirale directement dans le bain de friture ; réputé comme fort difficile à réussir, ce beignet est acheté chez l'Halvaï. |
Jalpâs |
olivier ; le fruit ne s'utilise pratiquement que vert, en achar ou en chatni. |
Jaque |
fruit du jaquier que les végétariens préparent à la place de la viande, avec les mêmes sauces, tant sa chair a de consistance ; vert, il est dénommé enchor, mûr il devient panas et se consomme avec du lait ; ses pépins séchés se cuisinent ; pendant la mousson, il est d'usage de les griller comme des marrons. |
Jhinga |
grosse crevette |
Karhai |
bassine à friture ressemblant au wok chinois. |
Katori |
petit bol pour les nourritures semi-liquides ou en sauce, se met sur le thali pour le repas. |
Khir |
desserts semi-liquides à base de lait réduit par cuisson, jusqu'à consistance crémeuse, d'une grande variété de natures et de goûts. |
Kofta |
boulette de mouton garnie d'une feuille d'argent comestible. |
Lichu |
nom du litchi. |
Lota |
récipient en terre ou en cuivre, à col rétréci, que les Indiennes portent sur la tête pour transporter l'eau. |
Marumba |
figues au sirop épais, aux épices (cardamone, canelle, safran) et au citron. |
Matki |
sardine, poisson le plus commun et le plus abondant dans la mer d'Oman, représentant environ le tiers des poissons pêchés au large des côtes du Kerala ; les pêcheurs enduisent les coques de leur bateau avec son huile. |
Min Mappa |
plat de carpe. |
Min Pada |
achar de poisson. |
Min Tuliva |
plat très spécial préparé sur la côte de Malabar avec la blanchaille on fait revenir celle-ci à l'huile avec des oignons, des piments verts, des feilles de Kari et du gingembre, on mouille avec un troisième lait de coco, à évaporation on ajoute un deuxième lait de coco, puis une fois celui-ci à nouveau évaporé, un premier lait et du vinaigre pour constituer la sauce. |
Murg |
poulet. |
Närikel Närkel |
noix de coco ; les Indiens du sud en consomment beaucoup, prélevant la pulpe avec une râpe spéciale à manivelle adaptée à une sorte de tabouret bas ; l'eau de coco est le jus naturel se trouvant à l'intérieur de la noix à maturité ; le lait de coco est extrait de la chair râpée, le premier lait obtenu est le plus riche, le résidu arrosé une première fois d'eau tiède, donne le deuxième lait, et une seconde fois le troisième lait, de plus en plus clair |
Pakora |
beignets de légumes préparés avec de la farine de pois chiches. |
Paniphal |
fruit (châtaigne d'eau) que les Indiens grignotent à tous moments de la journée. |
Pannir |
fromage blanc très épais, voire solide et coupé en cubes. |
Patrani Machli |
tranches de stomatée farcies de chatni et de coriandre fraîche, cuites à la vapeur ou dans une feuille de bananier. |
Penpen |
papaye. |
Piments |
les piments verts frais peuvent être macérés dans du lait caillé puis séchés ; ils seront alors utilisés frits et servis en garniture. |
Pulicha Min |
plat de poisson entier, notamment stomatée ou maquereau. |
Raita |
salade de légumes crus ou cuits, au yoghourt et aux épices. |
Saïve |
beignets farcis de pois chiches. |
Samosa |
beignets farcis de légumes, de viande ou de fruits. |
Sandesh |
lait cuit avec du sucre, parfumé à la noix de coco, puis frit en beignet. |
Sitâphal |
anone, variété cherimolier. |
Sucreries |
les Indiens en sont gourmands, mais laissent le plus souvent aux professionnels le soin de les préparer ; beaucoup sont à base de noix de coco. |
Tandoor |
four spécial rond en argile, enfoui dans le sol, utilisé pour les cuissons dans le nord de l'Inde. |
Tava |
poèle en fonte à petit bord pour cuire certaines galettes. |
Thali |
plateau rond en métal sur lequel on pose tous les mets destinés au repas d'une personne. |
Tika |
marque rouge que les Indiens portent sur le front. |
Tisryo |
très petit coquillage, pas plus grand que l'ongle, cher aux Goanais qui le font cuire dans du lait de coco avec du jus de citron vert, et servent dans un bol parsemé de coriandre fraîche. |
Comme dans toute cuisine asiatique qui se respecte, le riz est un accompagnement de choix aux plats indiens. Basmati, il est souvent parfumé au safran et à d’autres épices. En même temps que le riz se dégustent des currys de légumes : épinards, lentilles, aubergines…
Jus de fruits et lassi (boisson à base de lait caillé) sont des boissons appréciées, mais la boisson indienne par excellence est le thé au lait et aux épices, le tchaï. Dans le sud de l'Inde, on boit aussi du jus de canne à sucre au gingembre et au citron vert.
Au XVIIe siècle, les Portugais apportèrent en Inde un condiment jusqu’alors inconnu : le piment. Il est devenu omniprésent dans la gastronomie indienne ! L’ail est la base de nombreux plats. On utilise également beaucoup de coriandre et de gingembre.
Il y en a assez peu et ce sont principalement des pâtisseries : gâteau à la carotte et aux amandes, gâteau de semoule aux raisins et aux amandes, boulettes au miel, fromage blanc parfumé. Le kulfi est une délicieuse glace traditionnelle à la pistache.
Sans épices, pas de cuisine indienne ! Anis étoilé, cannelle, cardamome, cumin et safran s'utilisent dans les plats à base de viande et les sauces aux légumes. La poudre que l’on appelle « curry » est un mélange d'épices moulues. En Inde, les mélanges d’épices se nomment massalas.
Les galettes de blé plates cuites à sec que l’on appelle chapatis sont caractéristiques de l’Inde du nord. On les mange traditionnellement avec des lentilles en sauce épicées et des légumes frais ou conservés au vinaigre. Les nans sont d’épaisses galettes de farine (parfois fourrées).
En dehors des sauces épicées qui accompagnent généralement la viande et les légumes, il existe des sauces plus douces destinées à calmer l’ardeur des épices. Le rassam, par exemple, qui a la texture d’un bouillon de légumes, se sert en fin de repas avec du riz blanc pour faire digérer.
Vous connaissez peut-être le poulet tandoori, délicatement mariné dans une sauce aux épices puis grillé. Son moelleux si particulier lui vient notamment de sa cuisson dans un four en argile du même nom. Le tandoor, originaire d’Asie centrale, a donné son nom à de nombreux plats.
En Inde, on mange surtout du mouton. Jamais de bœuf, car cet animal est sacré ! Pour ceux qui préfèrent la douceur à la force des épices, il y a l’agneau korma, un délicieux curry d’agneau accommodé à la crème, aux amandes et aux noix de cajou.
Extrait de "Bien dans ma vie" par
Céline Volpatti, "Pondichery.com" et "Champion".